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Le comte Zaroff, aristocrate russe retranché dans un ancien château portugais sur une île perdue des Caraïbes, attire les bateaux de passage qui s'éventrent sur les récifs. Son but : capturer " le plus dangereux des gibiers ", l'homme, pour se livrer à son sport favori, la chasse qu'il pratique à l'arc.
Lorsque fait naufrage le cargo où a pris place Bob Rainsfort, lui-même émérite chasseur de fauve, Zaroff trouve enfin une proie à sa mesure.
Produit par la RKO, le film a été tourné en même temps que King Kong dans les même décors de jungle reconstituée, et pratiquement avec la même équipe, où une Fay Wray brune expérimente son personnage de victime énergique.
Seul Irving Pichel, engagé plus spécialement pour la direction d'acteurs, vient prêter main forte au staff. La nouvelle dont est tiré le film, très allusive dans son développement, date de 1925 mais a été reprise mainte fois, notamment par Hitchcock dans ses fameuses anthologies Stories...
Sans vouloir aucunement dénigrer une oeuvre culte, aux images d'un magnifique noir et blanc brumeux et crépusculaire, au discret sadisme et qu'on peut penser être à l'origine du survival, force est de constater que la chasse elle-même - où le couple est traqués franchit, très reconnaissable, le tronc d'arbre jeté en travers d'un fossé que King Kong, balayera d'une pichenette -, durant moins de vingt minutes dans une oeuvre elle-même fort courte, nous laisse sur une poignante frustration... qui participe sans doute au charme.
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C'est avec ce film, produit que l'expressionnisme fit une entrée remarquée dans l'art cinématographique d'une Allemagne qui allait l'imposer à grand renfort de chehs-d'oeuvre signés Fritz Lang, Munau ou Richard Oswald.
Ce sont d'abord des décors baroques, chaotiques, disproportionnés, d'une stylisation à la limite de l'abstraction, qui déconcertent et désarçonnent le spectateur ; mais ils traduisent le récit d'un dément et y voient évoluer des êtres de cauchemar comme le docteur Caligari, bonimenteur d'une fête foraine présentant le somnambule Cesare, qu'il prétend doué de visions prémonitoires.
Autour de ces deux étranges personnages, la mort va rôder et frapper : le squelettique visionnaire prédit en effet le décès d'un jeune homme qui, peu après mourra effectivement. Nous sommes ici dans un contexte de tradition fantastique typiquement germanique, qui peut nous paraître aujourd'hui un peu surestimé. Le film ne fut d'ailleurs pas immédiatement apprécié dans son propre pays, mais il essuya les plâtres, annonçant les futures œuvres de Lang - qui aurait dû mettre en scène le film - ou Murnau concoctaient déjà.
Caligari n'était donc qu'une tentative d'imposer un style nouveau. Certains plans sont hallucinants, et la seule apparition de Veidt-Cesare demeure inoubliable. On peut noter également qu'il s'agit de la première utilisation au cinéma de la procédure narrative dite Rahmung, à savoir qu'une grande partie de l'histoire, à l'insu du spectateur, est une invention du narrateur.
Le Cabinet de Dr Caligari demeure une référence incontournable et une date dans l'histoire du cinéma
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