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    Mandragore

    La mandragore est , selon E. Gilbert " en magie l'orgueil de la famille " !
    Et il est vrai que des hiéroglyphes égyptiens à nos auteurs contemporains, d'innombrables écrits ont été inspirés par son histoire et les croyance qui s'y rattachent.

    Extérieurement, la mandragore a l'aspect assez banal d'une plante basse à larges feuilles, donnant des baies en forme de petites " pommes ". Mais, ce qui a surtout attiré l'attention des hommes, ce sont ses racines. Celle-ci, avec un peu d'imagination, ont la forme bifide d'un corps humain.

      

      Mandragore

      

    Cette esquise humaine serait née, selon la radition cabaliste, de la semence d'Adam  " rêvant " sous l'Arbre du Bien et du Mal, elle serait donc liée aux humains par une sorte de parenté. Cette espèce de petit homme-racine inachevé était assez inquiétant pour qu'on lui prête une naissance  et des rôles hors du commun.

    Plus tard, réputée croître à l'ombre des gibets, dernier ' fruit " des pendus, elle cherchait à tuer par son cri celui qui la dérangeait... Les gibets ont disparu un peu partout, mais on trouve toujours la mandragore dans le Bassin Médétérranéen.

    La racine de mandragore entre dans la composition des philtres magiques les plus maléfiques, depuis les Egyptiens et les Chaldéens, mais surtout durant tout les Moyen-Age.
    La croyance en la puissance de cette plante était forte dans toute l'Europe.
    En Angleterre par exemple, elle était aussi nommée " Satan's apple " ( pomme de Satan ) et en Allemagne le mot  " alruna  " était le même pour la mandragore et sorcière.

    Mandragore

    Il  a souvent été affirmé que ce sont les vertus - entre autres - narcotiques et hypnotiques de la racine qui ont été utilisées par les sorcières " pour se rendre au sabat ".
    Des témoins rapportent les étranges visions et la sensation d'immatérialité éprouvées par les utilisateurs d'onguents à base de mandragore. Un rapport d'enquête dans un procès en sorcellerie de 1324 mentionne : " En fouillant l'armoire de la dame, ils trouvèrent une canule de pommade avec laquelle elle enduisait un bâton dont elle se servait pour galoper et se déplacer où elle le désirait... "

    Plusieurs récits relatent cette impression qu'avaient les sorcières de se déplacer et de se retrouver transportés dans des lieux inconnus, où ils sont témoins de scènes étranges.
    Della Porta, parlant de cette puissance hypnotique, dit que le corps, dépouillé des liens matériels,
    " doué d'une puissance de locomotion aérienne " est transporté dans un
    " monde nouveau et inconnu pour lui ". Dès le XVIè siècle, la réalité de ces voyages pour participer à des sabbats " endiablés " commence à soulever des contestations.
    Le même Della Porta reconte comment une sorcière avait été enfermée dans sa demeure et comment elle " avait été vue s'enduisant d'un onguent " puis s'être profondément endormie... Les témoins entré dans la maison " frappèrent à coup de bâton ", mais la sorcière ne broncha pas et ne s'en souvint pas. Elle raconta le lendemain un voyage " au-delà des murs et des montanes... "

    Mandragore

      

    Des auteurs contemporains, tels que le toxicologue allemand G. Schenk, décrivent une expérience similaire, " l'effrayante certitude que l'imminente dégradation de mon corps signifiait ma fin trouvait sa compensation dans la joie animale que me procurait cette sensation de voler "...

    Vrais sabbats relatés pendant des siècles avec réalisme, " illusion " Dans ce dernier cas, la mandragore n'est pas seule responsable : de nombreuses accusées étaient parée de ce pouvoir transformant homme et femmes en sorciers déchaînés.

      

      

     


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