• Le cabinet du docteur Caligari (1920) - Robert Wiene

    C'est avec ce film, produit que l'expressionnisme fit une entrée remarquée dans l'art cinématographique d'une Allemagne qui allait l'imposer à grand renfort de chehs-d'oeuvre signés Fritz Lang, Munau ou Richard Oswald. 

    Ce sont d'abord des décors baroques, chaotiques, disproportionnés, d'une stylisation à la limite de l'abstraction, qui déconcertent et désarçonnent le spectateur ; mais ils traduisent le récit d'un dément et y voient évoluer des êtres de cauchemar comme le docteur Caligari, bonimenteur d'une fête foraine présentant le somnambule Cesare, qu'il prétend doué de visions prémonitoires.

    Le cabinet du docteur Caligari (1920) - Robert Wiene

    Autour de ces deux étranges personnages, la mort va rôder et frapper : le squelettique visionnaire prédit en effet le décès d'un jeune homme qui, peu après mourra effectivement. Nous sommes ici dans un contexte de tradition fantastique typiquement germanique, qui peut nous paraître aujourd'hui un peu surestimé. Le film ne fut d'ailleurs pas immédiatement apprécié dans son propre pays, mais il essuya les plâtres, annonçant les futures œuvres de Lang - qui aurait dû mettre en scène le film - ou Murnau concoctaient déjà.

    Caligari n'était donc qu'une tentative d'imposer un style nouveau. Certains plans sont hallucinants, et la seule apparition de Veidt-Cesare demeure inoubliable. On peut noter également qu'il s'agit de la première utilisation au cinéma de la procédure narrative dite Rahmung, à savoir qu'une grande partie de l'histoire, à l'insu du spectateur, est une invention du narrateur. 

    Le cabinet du docteur Caligari (1920) - Robert Wiene

    Le Cabinet de Dr Caligari demeure une référence incontournable et une date dans l'histoire du cinéma


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