• Le comte Zaroff, aristocrate russe retranché dans un ancien château portugais sur une île perdue des Caraïbes, attire les bateaux de passage qui s'éventrent sur les récifs. Son but : capturer " le plus dangereux des gibiers ", l'homme, pour se livrer à son sport favori, la chasse qu'il pratique à l'arc. 

    Lorsque fait naufrage le cargo où a pris place Bob Rainsfort, lui-même émérite chasseur de fauve, Zaroff trouve enfin une proie à sa mesure.

    La chasse du comte Zaroff  (1932) - Ernest B. Schoedsack

     

    Produit par la RKO, le film a été tourné en même temps que King Kong dans les même décors de jungle reconstituée, et pratiquement avec la même équipe, où une Fay Wray brune expérimente son personnage de victime énergique. 

    Seul Irving Pichel, engagé plus spécialement pour la direction d'acteurs, vient prêter main forte au staff. La nouvelle dont est tiré le film, très allusive dans son développement, date de 1925 mais a été reprise mainte fois, notamment par Hitchcock dans ses fameuses anthologies Stories... 

    La chasse du comte Zaroff  (1932) - Ernest B. Schoedsack

      Sans vouloir aucunement dénigrer une oeuvre culte, aux images d'un magnifique noir et blanc brumeux et crépusculaire, au discret sadisme et qu'on peut penser être à l'origine du survival, force est de constater que la chasse elle-même - où le couple est traqués franchit, très reconnaissable, le tronc d'arbre jeté en travers d'un fossé que King Kong, balayera d'une pichenette -, durant moins de vingt minutes dans une oeuvre elle-même fort courte, nous laisse sur une poignante frustration... qui participe sans doute au charme.  

     

     


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  • C'est avec ce film, produit que l'expressionnisme fit une entrée remarquée dans l'art cinématographique d'une Allemagne qui allait l'imposer à grand renfort de chehs-d'oeuvre signés Fritz Lang, Munau ou Richard Oswald. 

    Ce sont d'abord des décors baroques, chaotiques, disproportionnés, d'une stylisation à la limite de l'abstraction, qui déconcertent et désarçonnent le spectateur ; mais ils traduisent le récit d'un dément et y voient évoluer des êtres de cauchemar comme le docteur Caligari, bonimenteur d'une fête foraine présentant le somnambule Cesare, qu'il prétend doué de visions prémonitoires.

    Le cabinet du docteur Caligari (1920) - Robert Wiene

    Autour de ces deux étranges personnages, la mort va rôder et frapper : le squelettique visionnaire prédit en effet le décès d'un jeune homme qui, peu après mourra effectivement. Nous sommes ici dans un contexte de tradition fantastique typiquement germanique, qui peut nous paraître aujourd'hui un peu surestimé. Le film ne fut d'ailleurs pas immédiatement apprécié dans son propre pays, mais il essuya les plâtres, annonçant les futures œuvres de Lang - qui aurait dû mettre en scène le film - ou Murnau concoctaient déjà.

    Caligari n'était donc qu'une tentative d'imposer un style nouveau. Certains plans sont hallucinants, et la seule apparition de Veidt-Cesare demeure inoubliable. On peut noter également qu'il s'agit de la première utilisation au cinéma de la procédure narrative dite Rahmung, à savoir qu'une grande partie de l'histoire, à l'insu du spectateur, est une invention du narrateur. 

    Le cabinet du docteur Caligari (1920) - Robert Wiene

    Le Cabinet de Dr Caligari demeure une référence incontournable et une date dans l'histoire du cinéma


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  • Le Voyage dans la Lune - Georges Méliès - 1902

    Sans contestation aucune, c'est le premier véritable film de science-fiction au monde. Avouant s'être inspiré à la fois des deux romans de Verne, De la Terre à la Lune et Autour de la Lune (l'obus transportant les membres du Club des Astronomes) ainsi que du récit de Wells, Les premiers hommes dans la Lune (les explorateurs en gibus ont maille à partir avec les Sélénites insectoïdes), le magicien de Montreuil accumule les trouvailles poétiques et loufoques en un temps record : les étoiles ont des visages féminins, l'obus tiré se fiche dans l’œil de la Lune, les Terriens assistent à un clair de Terre et, pour échapper aux fourches des diablotins lunaires, il leur suffit de sauté d'une falaise... pour chuter dans la mer terrestre. 

    Découpée en trente tableau, sans aucun intertitre, l'oeuvre, par son audace et sa pérennité, échappe à toute classification. Météore unique dans l'histoire du cinémas, c'est probablement le chef-d'oeuvre de son malicieux auteur. 

     

     


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  • Communion - Philippe Mora (1989)

     

    L'écrivain Whitley Strieber emmène sa famille et ses amis passer quelques jours de vacances dans une résidence se trouvant à proximité d'une forêt. Une nuit, une lumière vive remplit les fenêtres du chalet et réveille son fils et deux autres amis de la famille. Il commence alors à avoir des hallucinations. Il décide de consulter la psychiatre Janet Duffy qui utilise la régression hypnotique afin de découvrir ce qui s'est passé cette nuit là...

    **********

    Ce film est basé sur le livre du même nom écrit par l'écrivain Whitley Strieber qui relate l'enlèvement par des extraterrestres qu'ils aurait vécu le 26 décembre 1985. Depuis ce jour, Strieber aurait reçut plusieurs fois la visite de ces " étrangers ".

    Le romancier est incarné par Christopher Walken dont la performance reste mitigée.

    Nous passons assez rapidement par tous les clichés incontournables du cinéma lors d'enlèvement extra-terrestre : la lumière aveuglante, la sensation d'irréel, la pièce étrange remplie de créatures qui ne le sont pas moins, les expérimentations douloureuses et les souvenirs partiellement effacé au réveil.

    Les séances d'hypnoses replongent Whitley Strieber dans ses souvenirs. Les extra-terrestres se feront alors voir d'avantage, mettant en pleine lumière ce qui est arrivé à l'écrivain durant sa bizarre nuit du lendemain de Noël.

    Le film démarre en considérant les "visiteurs" avec un regard sombre, malveillant et angoissant et se termine avec une note nettement plus optimiste à la manière d'un Spielberg.

    Considéré comme un échec lors de sa sortie, ce film est en passe de suscité à nouveau l’intérêt d'une certaine catégorie de cinéphiles

    Terminons par une note nettement plus positive avec la musique d'un certain Eric Clapton dont le thème principale, un l'air de guitare aérien est de toute beauté.       

     

     


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  •  

    Conduits par Ben Wade, des hors-la-loi attaquent une diligence. Le conducteur est tué. Le fermier Dan Evans et ses deux fils ont assisté à la scène. Wade se rend ensuite dans la ville voisine, accompagné de ses complices. Dan, qui s'y trouve également, le fait arrêter. Pour gagner 200 dollars, il accepte de surveiller le malfrat. Installés à l'hôtel, Dan et son prisonnier attendent le train de 3h10 pour Yuma...

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     " Je tiens 3h10 pour Yuma pour mon meilleur western : j'ai essayé de créer un nouveau style dans la manière de raconter une histoire et j'y suis parvenu, du moins je le pense " disait Delmer Daves lors d'un entretien en 1960.

    Un duel entre un fermier qui devra déjouer les ruses physiques et psychologique du hors la loi et trouver une obligation morale à sa mission et résister eux tentations du bandits. Ce même bandit, homme extrêmement intelligent, ne cesse de chercher la faille qui lui rendrait sa liberté mais peu à peu son gardien le déduit par son incorruptibilité.

    Ce film peut nous rappeler un autre grand classique du genre " Le Train sifflera trois fois " qui nous donne également une leçon sur la droiture, l'héroïsme et l’honnêteté. 
    Les deux films possèdent d'autres points commun : titres horaires - noir et blanc - mélodie et chanson - la mise en scène - même froideur et austérité apparentes - huis-clos citadin à partie d'un certain moment jusqu'à l'arrivée du train - la tension du final. Deux films très ressemblant mais paradoxalement opposé car l'un peut s'apparenter à un exercice de style et le second par une mise en scène ultra-perfectionniste. 

    3h10 pour Yuma (1957) - Delmer Daves

    Que dire du final étonnant ? Après avoir été ennemi durant tout le film, le bandit, contre toute attente, sauve le vie du fermier en acceptant de se laisser emprisonner. 
    Y a pas à dire, la nature humaine montre quelques fois son bon côté. Les deux hommes ont appris à s'apprécier et ne pas se juger. Une fois son travail accompli, le fermier recevra la prime promise et mettra ainsi sa famille à l'abri du besoin. 
    Fier d'avoir accomplit cette action à l'égard du fermier, le sourire aux lèvres il dira
    " De toute façon, il me sera facile de m'évader de la prison de Yuma ". Le fermier lui rétorque que son boulot terminé, ce ne serait plus son problème. Une amitié est-elle en train de se nouer entre les deux protagonistes ? Le bandit devient de plus en plus sympathique. Nous sommes déjà prêt à lui pardonner tous ses méfaits.

    Notons au passage que c'est Glenn Ford qui devait jouer le rôle du fermier mais il insista pour se faire donner celui de Wade. Un rôle plus complexe, à la fois enjoleur, sympathique, pervers, haïssable et il excelle dans tous ces différents registres et prouve s'il en est encore besoin de le souligner qu'il est un excellent acteur. 
      

     


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